Le Gaucher

C’est avec un ensemble touchant que les rares critiques qui avaient jugé bon de se déplacer pour le voir ont éreinté en quelques lignes le plus beau western de l’année. Que des critiques un peu bornés se soient ennuyés au Gaucher, il n’y a rien qui puisse encore nous étonner, mais qu’ils en aient  de bonne foi méconnu l’importance, voilà qui dépasse tout de même l’entendement. Le Gaucher, film d’Arthur Penn (nouveau venu à Hollywood et, évidemment transfuge de la T.V.) se présente sous les aspects trompeurs d’une nouvelle biographie du célèbre outlaw «Billy-the-Kid», héros de prédilection des producteurs américains. Mais Le Gaucher, c’est aussi et surtout une sombre méditation sur la solitude humaine, la vanité de toute existence, la méprisable médiocrité des amours terrestres, normales ou anormales. (…)

Yves Boisset, Cinéma, décembre 1958