Boyz N the Hood
Le passage de l'adolescence à l'âge d'homme pour trois amis du ghetto South Central à Los Angeles : Tre, un brillant élève qui s'est fait renvoyer de son école pour avoir déclenché une bagarre; Ricky, un athlète qui cherche à décrocher une bourse d'études pour une grande université; et son demi-frère Doughboy, plongé dans l'alcoolisme et la délinquance.
Boyz n The Hood, tout en mettant en scène l'oppression de la classe afro-américaine fut le vecteur de talents et de figures évocatrices. De jeunes interprètes révélés ou magnifiés, parmi lesquels figurent Cuba Gooding Jr., Ice Cube, Nia Long, ou encore Regina King. Une jeunesse qui ferait de ce mouvement une sorte de Nouvelle Vague black. Cette oeuvre est ainsi le premier long-métrage d'un auteur débutant, pourvu de ses propres mentors et qui souhaitait, en 1991, privilégier une certaine conscience sociopolitique tout en affirmant sa naissante identité d'artiste.
«J'ai l'impression de pénétrer au sein d'une machine à voyager dans le temps dès que je fais référence à toute cette époque. J'ai écrit le scénario de Boyz n the Hood quand j'avais seulement vingt ans. J'avais vu Do The Right Thing de Spike Lee au cours de l'été 89. Je suis directement tombé amoureux de Spike, il est devenu, en quelque sorte, mon grand-frère de cinéma. Je l'ai rencontré deux ans avant de débuter mon film de fin d'année pour l'Université de Californie du Sud. A l'école la marginalisation de la classe afro-américaine était continuelle. On disait de moi : "Oh, il va juste devenir un autre Spike Lee" et tout ce genre de choses. Mais j'étais genre "non, je ne serai pas le prochain Spike Lee, je serai le prochain John Singleton". Je suis donc parti de la fac en me disant que je deviendrai l'équivalent de la NBA ou le NFL pour le cinéma. Tout ce que je savais, je l'avais vu dans le ghetto. Alors je suis parti avec mes potes sur Vermont Avenue en décidant de raconter notre histoire. Tout le projet vient de là : j'essayais de bâtir ma propre identité en tant que cinéaste vivant à Los Angeles, et je concevais en une certaine partie de Los Angeles une partie de mon identité» (John Singleton)
Clément Arbrun, Les Inrockuptibles