Dzi Croquettes
Combattre une féroce dictature militaire par les paillettes, le travestissement et l’humour ? C’est l’arme secrète utilisée dans les années 70 par d’exubérants Brésiliens de Rio. Ils étaient 13, dont 12 travestis, prêts à aller aussi loin que possible au cabaret et dans la vie. Ces Croquettes étaient à croquer, à en juger par les images vintage de leurs shows et le témoignage extatique de leur fan absolue, Liza Minnelli. Le nom du groupe, inspiré des Cockettes (!) de San Francisco, est en soi un modèle d’ironie tropicale. Pagaille, chansons provocantes, ces allumés savaient apostropher leur public, ainsi que s’en souviennent leurs innombrables admirateurs unanimement élogieux. Ils ont disparu presque tous, souvent tragiquement.
Précédé de : Prora. de Stéphane Riethauser (Suisse, 2012) 23 mn.vo Allemand. s.-t Fr. en présence du réalisateur : ven. 28 : 19hsalle Simon / sam 29 : 16h salle Langlois
On lui doit un touchant recueil sur le coming out de jeunes Romands, « A visage découvert » (2000). Et voici que Stéphane Riethauser signe un court-métrage que les festivals s’arrachent. Près de la Baltique, deux garçons de 17 ans découvrent un immense centre de loisirs en ruines. Matthieu, le Français, s’extasie, s’attirant la colère de Jan, l’Allemand, qui n’y voit que l’infamie de ses constructeurs nazis. Mais la curiosité l’emporte. De jeux débiles en provocations de jeunes mâles, ils découvrent, sans l’avoir préméditée, l’alchimie de leurs corps. Dans le labyrinthe métaphorique des couloirs vandalisés, le film illustre avec gravité la gêne et le désarroi de tant de première fois, et le prix de la transgression.