North Sea Texas
Pim a 16 ans et vit avec sa mère, ancienne reine de beauté, dans une impasse, quelque part sur une côte de la Mer du Nord. Il rêve d’une vie meilleure, loin de la routine un peu glauque et des petites humiliations de sa vie étriquée. Son voisin Gino est le sujet, entouré de reines de beauté et de princesses, de ses rêves troublés. Yvette, sa mère, part avec Zoltan, rencontré à la fête foraine et Pim, esseulé, déménage chez la voisine de toujours, Marcella, seconde maman, mère de Gino et de Sabrina qui est amoureuse de lui, alors que Gino est parti avec sa compagne. Mais Gino revient… Et l’on regarde ce film, tiré du roman d’André Solis « This will never end », avec sympathie. Un doux opus, remarquable et délicat, entre réalité et fiction.
Précédé de : Au Ras du Sol de Pilippo Demarchi (Suisse, 2012) v.o. Français. 9mn (Mardi 25.09)
Présence du réalisateur
Dans la salle d’étude d’un collège, Eric, ouvertement gay, drague. Il est accueilli,par des hétéros et des pédés qui ne s’assument pas, avec une démonstrative brutalité. On lui casse la figure. Mais ce rebelle ne se tient pas pour battu. « Salut, dit-il dans les dernières images, en s’adressant à un camarade d’études, je voulais juste te dire que je te trouvais très beau. » Ce portrait d’un gay plein de candeur, et très direct face à l’homophobie la plus crasse, doit sans doute en partie son éclat au maître de stage, le réalisateur homosexuel Sébastien Lifshitz. On se souvient de « Presque rien » ou de « Wild side »... et l’on verra au festival son nouveau film, « Les Invisibles », un documentaire sur les gays de l’entredeux- guerres.
Précédé de : Prora de Stéphane Riethauser. (Suisse, 2012) vo Allemand. s.-t Fr. (Samedi 29.09.)
On lui doit un touchant recueil sur le coming out de jeunes Romands, « A visage découvert » (2000). Et voici que Stéphane Riethauser signe un court-métrage que les festivals s’arrachent. Près de la Baltique, deux garçons de 17 ans découvrent un immense centre de loisirs en ruines. Matthieu, le Français, s’extasie, s’attirant la colère de Jan, l’Allemand, qui n’y voit que l’infamie de ses constructeurs nazis. Mais la curiosité l’emporte. De jeux débiles en provocations de jeunes mâles, ils découvrent, sans l’avoir préméditée, l’alchimie de leurs corps. Dans le labyrinthe métaphorique des couloirs vandalisés, le film illustre avec gravité la gêne et le désarroi de tant de première fois, et le prix de la transgression.