La Dernière piste
1845, Oregon. Une caravane composée de trois familles engage le trappeur Stephen Meek pour les guider à travers les montagnes des Cascades. Parce qu'il prétend connaître un raccourci, Meek conduit le groupe sur une piste non tracée à travers les hauts plateaux désertiques. Ils se retrouvent perdus dans un désert de pierre. La faim, la soif et le manque de confiance dans l'instinct de survie de chacun d'entre eux sont autant d'obstacles qui se dressent sur leur chemin...
Très remarqué au dernier festival de Venise mais injustement reparti bredouille, La Dernière Piste confirme, s’il en était encore besoin, que la réalisatrice Kelly Reichardt est assurément l’une des nouvelles figures de proue du cinéma indépendant américain. Déclinant le concept de ses deux précédents longs-métrages (Old Joy et Wendy & Lucy), à savoir l’expérience limite d’individus livrés à eux-mêmes en marge des repères sociétaux habituels, elle suit ici l’errance d’un groupe de pionniers dans l’Oregon du 19ème siècle. D’une intelligence rare, le film saisit par sa pureté esthétique (les modèles hollywoodiens semblent revenir d’entre les morts) et son acuité – parfois déstabilisante – à poser de véritables questions morales. Avec une sobriété et une humilité qui ne contredisent jamais le talent, la réalisatrice revisite les mythes fondateurs américains.
Clément Graminiès, Critikat