Sibel
Sibel, 25 ans, vit avec son père et sa sœur dans un village isolé des montagnes de la Mer Noire. Sibel est muette mais communique grâce à la langue sifflée ancestrale de la région. Rejetée par les autres habitants, elle traque sans relâche un loup qui rôderait dans la forêt, objet de fantasmes et de craintes des femmes du village. C’est là que sa route croise un fugitif qui pose, pour la première fois, un regard neuf sur elle.
Guillaume Giovanetti et Çagla Zencirci parlent de leur film et expliquent comment ils voient la jeune femme Sibel: «Elle n’est pas l’apanage de la société turque. Il existe des Sibel partout dans le monde, ces femmes confinées à un cadre, auxquelles la société inflige des limites. Mais la trajectoire de Sibel est celle d’une forme d’affranchissement. Du fait de son handicap, elle n’est pas polluée par ce qu’on impose quotidiennement à la gent féminine. Elle a été élevée de manière plus libre et indépendante par son père. Au village, on la laisse tranquille car les règles sociales ne s’appliquent pas à son profil. Elle se développe autrement, avec une acuité dans sa vision du monde, à la recherche d’une force intérieure originelle et primitive. La quête de son identité s’incarne dans celle de la bête sauvage, du fameux loup.»