Il était une fois dans l'Ouest
En pleine révolution industrielle, le chemin de fer se développe dans le Grand Ouest. Sur un quai de gare désert, trois hommes armés attendent un voyageur, un énigmatique joueur d'harmonica. Claudia Cardinale, Charles Bronson, Henry Fonda et…l’inoubliable musique d’Ennio Morricone : Sergio Leone signe un chef-d'œuvre absolu et marque une époque.
Henry Fonda. La bonté personnifiée. Les valeurs de l'Amérique montées sur deux jambes. Le jeune Abraham Lincoln pour John Ford, le Faux coupable chez Hitchcock, le juré intègre de Douze Hommes en colère. Quelques secondes plus tard, cet homme, ce héros, dégaine son revolver et abat froidement le gamin. Le spectateur a déjà pris une bonne claque en voyant Fonda à la tête de sa bande de cache-poussière. Il en prend une seconde, plus violente, lorsque ce même Fonda se transforme en tueur d'enfant. Le rêve s'écroule. La conquête de l'Ouest se teinte de noir.
Une page se tourne Sergio Leone a réussi. Il était une fois dans l'Ouest vient de marquer l'histoire du cinéma. Et affirme, également, l'importance du film de genre comme vecteur des représentations politiques du monde. "Je voulais réaliser un ballet de mort en prenant comme matériaux tous les mythes ordinaires du western traditionnel: le vengeur, le bandit romantique, le riche propriétaire, le criminel, la putain, dit-il à Noël Simsolo. A partir de ces cinq symboles, je comptais montrer la naissance d'une nation."
Eric Libiot, L'Express