Pour une poignée de dollars
Dans un village mexicain, un pistolero américain ambigu attise les rivalités entre deux familles.
Premier volet de la Trilogie du dollar de Sergio Leone, ce western-spaghetti, orchestré comme un opéra, annonce les principales composantes du style Leone: outrance ironique des postures, gros plans pétrifiants, verve iconoclaste et regard cru sur la réalité du Far West.
Un film « historique », tourné dans le désert espagnol par un Italien malin. On est à l'aube des années 1960, période où le western américain est en plein déclin. Sergio Leone, qui se cache alors derrière un pseudo (Bob Robertson), le ressuscite avec ce remake violent d'un film de Kurosawa, qui connaîtra un succès international. L'histoire est celle d'une lutte entre deux familles rivales, dans une petite ville perdue. Un étranger y débarque, mi-sauveur, mi-fossoyeur.
Le film magnifie les décors, la musique (d'Ennio Morricone) et les acteurs, dont Clint Eastwood, remarqué dans une série télévisée, qui crève ici l'écran pour la première fois. Moins abouti et moins baroque que les deux autres films de la célèbre trilogie (Et pour quelques dollars de plus, Le Bon, la Brute et le Truand), ce western, orchestré comme un opéra, annonce les principales composantes du style Leone : outrance ironique des postures, gros plans pétrifiants, verve iconoclaste et regard cru sur la réalité du Far West. Le caractère impassible et l'ambiguïté du héros ajoutent du mystère à sa machination savamment exécutée.
Jacques Morice, Telerama