Scènes de la vie conjugale
Johan et Marianne, mariés depuis dix ans, vivent heureux avec leurs deux petites filles. Lui est professeur de psychologie appliquée, elle une avocate spécialiste du droit familial. Lors d’un dîner, ils assistent à la violente dispute d’un couple d’amis. Commence alors une remise en question de leur relation…
Bergman est à la recherche d’un distributeur pour son film Cris et chuchotements, tourné en 1971, lorsqu’il écrit et tourne son œuvre fleuve Scènes de la vie conjugale. Il engage les comédiens Erland Josephson et Liv Ullmann – avec laquelle il vient de se séparer – pour interpréter le couple formé par Johan et Marianne, que le cinéaste va s’employer à décortiquer des heures durant dans les moindres détails. Bergman porte alors un regard réaliste et cru, toujours à la limite de l’autobiographie, sur l’évolution du couple et de l’amour, à partir du moment où les masques se mettent à tomber. Pour mener à bien un projet d’une telle ampleur, Bergman se tourne vers la télévision – pour laquelle il avait déjà travaillé dès les années 1950 – et réalise son « feuilleton » en six épisodes de cinquante minutes. Le résultat est un brillant mélange des genres autour de la parole, entre théâtre filmé, journal intime et cinéma dépourvu de tout artifice formel. Scènes de la vie conjugale obtient un succès phénoménal lors de sa diffusion – près d’un tiers de la population suédoise suit les derniers épisodes de la saga – et sort peu de temps après au cinéma dans une version raccourcie, laquelle est également très bien accueillie par la critique et le public étrangers – elle influencera même les créateurs de la série américaine Dallas. Pour son dernier film Saraband tourné en 2003, Bergman retrouvera les personnages de Johan et Marianne, alors séparés depuis trente ans.
Carlotta