Le Visage
1846. Vogler et sa petite compagnie se dirigent vers Stockholm pour donner une représentation de magnétisme miraculeux. Arrêtés par la police, ils sont tous conduits dans la riche propriété du consul Abraham Egerman. Là, un pari s'engage entre sceptiques et ceux qui croient aux prodiges…
Cette éblouissante méditation sur l'illusion pourrait se résumer en une suite d'antinomies: spectacle et vie, mysticisme et science, mélodrame et opérette, mort et résurrection, foi et scepticisme, drame et humour, prestige et humiliation, amour et mépris, échec et triomphe, réel et fantastique, être et paraître. Ingmar Bergman joue avec les situations, les visages, les mots, les silences et les gestes en cultivant une perpétuelle illusion à la manière d'un prestidigitateur qui expliquerait ses trucs en utilisant une mystification plus déconcertante encore. A chacun de s'y retrouver puisque tout est vrai alors que rien n'est vrai.
Alfio Di Guardo, Les Cinémas du Grütli