Ammore e malavita

De Antonio Manetti, Marco Manetti
Italie - 2017 - vost - 133' - Couleurs - Numérique
Synopsis

A Naples Ciro est un tueur très redouté. Avec Rosario, il est l’un des deux « tigres » au service de Don Vincenzo et de sa femme, la très rusée Donna Maria. Fatima est une jeune infirmière qui se trouve au mauvais endroit au mauvais moment. Ciro est chargé de se débarrasser de cette fille qui en a trop vu. Mais les choses ne se passent pas comme prévu…

Critique

Pourquoi une comédie musicale ?
Le film est né d’un désir d’amener la comédie musicale napolitaine traditionnelle au cinéma en y ajoutant de la musique contemporaine, de créer une comédie musicale ajustée à nos goûts personnels. C’est un film qui porte notre signature, nous ne l’avons pas adapté à un format déterminé, même si on a regardé Grease pour avoir une idée de l’équilibre à respecter entre musique et dialogues.

Comment l’idée vous est-elle venue ?
Carlo Macchitella, le producteur du magnifique documentaire Passione, nous a proposé d’imaginer une suite au film de John Turturro sur la musique napolitaine. Nous ne faisons généralement pas dans le documentaire, mais nous avons aimé l’idée et, avec le temps, elle s’est progressivement transformée en histoire d’amour et de crime. La version de Franco Ricciardi du film O motoscafo, de Pino Mauri, a été une grande source d’inspiration pour nous. Franco joue d’ailleurs un des personnages principaux du film.

La La Land et Mais qui a tué Tano ? vous ont-ils influencés ?
En fait, on a tourné et monté le film avant de voir La la Land, mais ce titre a remis la comédie musicale au goût du jour, ce qui pourra sûrement nous aider à mieux vendre la nôtre. On adore Tano, mais on a choisi un angle radicalement différent de celui de Roberta Torre, qui est la reine de la comédie musicale italienne. 

Naples est un élément central du film.
Naples est tellement exubérante, c’est un creuset d’émotions fortes ; certaines sont négatives, mais beaucoup sont aussi positives. Pour nous, c’est avant tout une capitale de la culture. Elle est malheureusement connue pour d‘autres raisons, mais d’un point de vue théâtral, musical, architectural ou filmique, la ville s’impose vraiment depuis des années. On en a la preuve ici à Venise, avec Gatta Cenerentola, qui est un film très artistique. 

Dans la première scène du film, un guide touristique fait visiter Scampia à des touristes…
On se moque un peu de l’idée de Gomorra parce qu’à présent, bien que la ville ait une vue panoramique sur la baie de Naples, une des plus belles vues du monde, elle est d’abord connue pour les tours Le Vele à la Scampia. Le Naples que nous connaissons n’est pas cette ville lugubre et sans espoir qu’on voit dans les films et à la télévision : c’est un endroit qui stimule les gens par son humanité et son effervescence culturelle, en dépit de ses indéniables problèmes.

Le travail de Pivio et Aldo de Scalzi sur la musique et les lieux de tournage du film est absolument remarquable.
Nous avons travaillé sur la bande son avec des musiciens, mais aussi avec Luca Tommassini, qui s’est occupé de la chorégraphie. Le directeur de la Commission du film de Campanie, Maurizio Gemma, nous a aussi beaucoup aidé à dénicher les lieux de tournage. C’est un homme fou amoureux de Naples, et il nous a offert des décors rares et magnifiques. (Traduit de l'italien)

Entretien de Marco Manetti avec cineuropa, traduit de l'italien

Projeté dans le cadre de