Le Goût du saké
Veuf et à l’approche de la retraite, Shuhei Hirayama vit toujours avec sa fille Michiko, en âge de se marier. Le père comme la fille repoussent l’échéance, l’un craignant la solitude et l’autre la culpabilité de l’abandon. Après le travail, Hirayama a l’habitude de retrouver des amis autour d’un verre. Un soir, l’un d’eux lui propose un gendre pour sa fille, mais le père hésite…
Dernier film de la carrière d’Ozu, Le Goût du saké est aussi l’un de ses récits les plus touchants et les plus personnels. Le maître livre une nouvelle variation sur le passage du temps, l’évolution des mœurs et de la famille, qui a valeur d’épilogue pour l’ensemble de son œuvre.
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Samma no Aji, Le Goût du saké, est le sixième film en couleurs et son dernier film tout court (il meurt quelques mois après l’avoir terminé). Tous ses acteurs sont là, au premier plan desquels Chishū Ryū. Et il met en œuvre ce style, qui a été décrit par notamment Donald Richie, comme une mise en scène vue du ras du tatami, sans mouvement de caméra, avec une ponctuation en forme de décor désertés.
Plus que jamais nous y sentons une présence du passé et d’une sérénité paradoxale née du dépassement de la frustration. Comme l’écrit Jacques Lourcelles, c’est au prix de cet effort d’acceptation du destin, que « la souffrance, la tristesse et la mort semblent tolérables car enfin familières… »