Fin d’automne
Trois vieux amis, Taguchi, Mamiya et Hirayama, se réunissent lors d’une cérémonie en mémoire de leur ami Miwa, décédé il y a quelques années. Ils y retrouvent Akiko, la veuve du défunt dont ils étaient tous amoureux dans leur jeunesse, et sa fille, la jolie Ayako, en âge de se marier.
Le Maître Yasujirō Ozu poursuit ici son travail éblouissant sur la couleur et livre une nouvelle étude des mœurs nippones, à la fois délicate et sensible, avec ce splendide Fin d’automne.
Ozu reprend et transforme l’un de ses succès d’antan (Printemps tardif) tout en y imprimant encore plus ce qui a changé dans sa technique et son style. Il retrouve des personnages masculins aux egos mal ajustés, qui croient savoir tout du monde alors qu’ils y fracassent leur vie. Bien que Fin d’automne soit un vrai mélodrame « ozuïen », le réalisateur y glisse, grâce à ces hommes quelques occasions de rire ou de sourire.
Le noyau de cette histoire réside cependant dans la relation mère-fille (Setsuko Hara, Yoko Tsukasa). Dans le refus d’Ayako, la fille, de se marier pour ne pas laisser seule sa mère, alors que cette même mère sacrifie tout des désirs au bonheur de sa progéniture. Leur dévotion réciproque donne toute son caractère à ce film triste et tendre.