Crépuscule à Tokyo
Takako, la fille aînée de Shukichi, a quitté son mari et vient vivre avec son père à Zoshigawa, un quartier «chic» de Tokyo. Sa soeur, Akiko, enceinte, recherche son fiancé Kenji. Elle se résigne finalement à avorter. Pendant ce temps, les deux soeurs découvrent que leur mère Kikuko, qu’elles croyaient morte, est vivante et installée à Gotanda, un faubourg de Tokyo…
Nous sommes ici dans la veine la plus noire de Ozu, et comme l’écrivit un critique américain (Ozu a été mieux étudié aux Etats Unis qu’ailleurs), « sans la vision apparemment froide et distante du metteur en scène Crépuscule à Tokyo n’aurait été qu’un mélodrame larmoyant. »
Ce style donne paradoxalement une intensité sans pareil à ce récit. Et pour une fois Chishū Ryū n’y incarne pas un personnage aimable … Stetsuko Hara également joue un personnage différent des habituelles trop bonnes filles, dont elle endossait souvent le kimono, d’ailleurs souvent sous la direction d’Ozu. Enfin Ineko Arima, qui est ici Akiko, la plus jeune des filles de la famille Sugiyama, est la grande révélation de Tokyo Boshoku… Nouvelle œuvre en forme de démolition douce de la société japonaise.