Husbands

De John Cassavetes
USA - 1970 - vost - 131' - Couleurs - 35mm
Synopsis

Harry, Archie et Gus, la quarantaine, heureux maris et pères, apprennent la mort de leur quatrième ami, Stuart. Cette disparition va les confronter à une sorte de crise d'identité, une remise en question de leur vie entière. Ils se retrouvent et font une fugue de quelques jours avant de réintégrer leurs foyers respectifs.

Critique

Le plus précieux, dans Husbands, c'est que Cassavetes donne l'impression de ne jamais tomber dans le politiquement correct, l'ironie ou le commentaire, et se maintient toujours dans l'ontologie. Les trois maris de Husbands dépassent les limites de ce qu'est un personnage : la frontière entre les acteurs et les personnages est d'emblée estompée par la mise en scène, même si l'on devine que l'identité entre les deux est illusoire. Sans rien pour plaire ni pour déplaire, ils sont injugeables. Ils sont tout simplement trois voyous quadragénaires parvenus qui viennent d'enterrer le quatrième de la bande. Ils se forcent sans grand effort à jouer aux gamins, se bourrent la gueule avec ostentation. Ce ne sont pas des anges, leur quête n'a pas de sens, c'est bien pour oublier qu'ils s'imbibent. Ils crèvent de peur. Car les films de Cassavetes, comme ceux de Rossellini, d'Hitchcock, de Buñuel ou de Lynch, par exemple, mais aussi tous les films d'action, de guerre et tous les westerns, peut-être est-ce un signe de la modernité,­ se coltinent à la peur.

Jean-Baptiste Morain