Il grande sogno

Les scènes d'occupation de l'université et de débordements policiers dégagent une énergie brouillonne mais enthousias­mante. Les trois comédiens sont fougueux, touchants : entre ses deux amoureux passionnés, Jasmine Trinca (Nos meilleures années, de Marco Tullio Giordana) passe avec charme de l'innocence butée au militantisme fervent. Même si elle faiblit dans sa dernière partie, cette fresque historico-intime inspire de la tendresse. Surtout si l'on imagine Placido, jeune policier cinéphile, fasciné par Bergman ou Jacques Demy, apprenant le métier de comédien auprès d'une professeur - ici incarnée magnifiquement par Laura Morante...

Juliette Bénabent, Télérama

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Michele Placido opte pour un parti pris romanesque, l'éducation amoureuse de son héroïne qui tombe un temps dans les bras d'un leader du mouvement étudiant aux séductions sans scrupules restant le moteur principal d'une histoire qui oppose profs et parents à leurs enfants insurgés, bourgeois capitalistes et classes pauvres, et où la mort du père laminé de découvrir que ses enfants sont réfractaires à son autorité n'est pas seulement symbolique.

Jean-Luc Douin, Le Monde