Innocents

De Bernardo Bertolucci
France - 2003 - vost - 116' - Couleurs - 35mm
Synopsis

En mai 1968, Matthew, étudiant américain à Paris, rencontre, lors de manifestations à la Cinémathèque, Théo et sa soeur Isabelle, des jeunes gens de son âge. Leur amour du cinéma les amène à sympathiser. Matthew est invité à dormir chez les parents de Théo et d'Isabelle. Au cours de la nuit, il aperçoit le frère et la soeur nus dans le même lit. Les parents partent en vacances, laissant l'appartement à leurs enfants pour quelques jours. Matthew les rejoint et tous trois prennent possession des lieux. Ils passent des journées entières à discuter, à jouer, à se découvrir, dans l'insouciance et sans contraintes, sans savoir qu'ils jouent un jeu dangereux.

Critique

Bertolucci, cinéaste parfois égaré, a fait du chemin, et même si ce film vient de ses obsessions intimes entre agoraphobie et frisson sur le secteur bisexuel (jolie fille ou beau garçon ?), il fait montre d'une maturité inédite et débarrassée. Sans nostalgie ni infatuation, un homme se penche sur son passé mais n'y sombre pas, par loyauté envers une version jeune de lui-même. En chanson, Piaf conclut l'affaire (Non, je ne regrette rien) mais on pourrait aussi bien fredonner un air de Trenet : Fidèle. A l'aune de cette pérennité, il n'est pas rien que deux des trois excellents jeunes acteurs soient Louis Garrel, fils de Philippe et petit-fils de Maurice, et Eva Green, fille de Marlène Jobert et de Walter Green qui joua dans Au hasard Balthazar de Bresson. Quant à Michael Pitt, c'est la dynastie des grands acteurs américains qui bouillonne en lui, Brando en tête.

Gérard Lefort, Libération

Projeté dans le cadre de

Du 9 Mai 2018 au 23 Mai 2018
Le cinéma dans la rue