Mourir à trente ans

De Romain Goupil
France - 1982 - vofr - 97' - Noir et Blanc - Numérique
Synopsis

1965. Michel Recanati rencontre Romain Goupil. La guerre qui frappe au Viêtnam déclenche leur prise de conscience politique. Le premier devient militant d'extrême gauche et s'inscrit sur les listes de la Jeunesse communiste, dirigée par Alain Krivine, le second l'un des leaders du Comité d'action lycéen. Une profonde amitié commence. Mai 68. Les barricades se dressent, les vieilles valeurs s'effondrent. On s'engage. Les années passent et la désillusion s'installe, même si bon nombre de valeurs idéologiques ne les lâcheront plus. Seule la mort prendra le dessus. Le 23 mars 1978, Michel se suicide, sans explication. Romain Goupil revient sur leur amitié...

Critique

Un îlot cinématographique, politique et documentaire, noir et blanc, où il fait frais, où il est toujours question de Mai sans que jamais l'épisode n'en soit pourtant le centre unique. De quoi comprendre un peu, sentir beaucoup, sans le recours aux images surdiffusées de pavés lancés, de voitures calcinées (les seules présentes proviennent d'une séance d'entraînement des CRS en caserne), sans les récits pénibles et naphtalinés des anciens combattants. Mourir à 30 ans, réalisé en 1981, Caméra d'or à Cannes en 1982 et César de la meilleure première oeuvre en 1983, constitue non seulement une sorte de parfait hors champ cinématographique des «z'événements», mais fonctionne comme un règlement de comptes sensible, intime et drôle avec la période et ses acteurs.

Emmanuel Poncet, Libération

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Les quatre cents coups, le cinéma comme émancipation, les premiers combats (soutien au Vietnam), le Mouvement du 22 mars, la réunionite aiguë, le passage d'agitateur à révolutionnaire (avec ces images impressionnantes de la manif du 21 juin 1973). Tout est passé en revue via le prisme d'une amitié soumise au militantisme. Le film mêle élan lyrique et démythification lucide. Car cette époque fut aussi celle d'un bannissement de l'individu et de l'intimité, d'un aveuglement idéologique, de contradictions intenses entre soif de ­liberté et goût pour le pouvoir. Il y a enfin le rapport au père, douloureux pour Michel, formateur pour Romain. Contestation du père absent ou trop présent : et si Mai 68 ne tenait qu'à ça ?

Jacques Morice, Télérama

 

Projeté dans le cadre de

Du 9 Mai 2018 au 23 Mai 2018
Le cinéma dans la rue