Une femme disparaît
Dans un train, Iris Henderson, une jeune fille qui se rend en Angleterre pour y faire un mariage de raison, sympathise avec une charmante vieille dame, Miss Froy. Au cours du voyage, celle-ci disparaît alors que le train ne s'est pas arrêté…
On est en pleine comédie british, avec le gérant débordé, les deux hommes obligés de partager le même lit sous les yeux goguenards de la femme de chambre, les amants adultères, le musicien exalté...
Le cinéaste ne lâche jamais ce ton désinvolte et amusé, même dans les scènes les plus dramatiques, comme celle de la bagarre avec le prestidigitateur où il convie une malle à double fond et une morsure à l'oreille. Il n'oublie pas non plus qu'en 1938, il doit soutenir l'entrée en guerre de l'Angleterre et donne le mauvais rôle à celui qui veut rester pacifiste. Tout le film est une dénonciation de la neutralité : Hitchcock, à travers son héroïne, exhorte tous ses personnages à prendre position et à oublier leur petit profit personnel.
Anne Dessuant, Télérama