La Rivière Subarnarekha
Inde, 1948. Après la dramatique partition du Bengale, Ishwar, sa jeune soeur Sita et le petit Abhiram, font partie des milliers de réfugiés contraints de quitter leurs terres…
Tout le monde s’accorde pour dire de La Rivière Subarnarekha qu’il s’agit là de l’œuvre maîtresse de Ritwik Ghatak. Au sommet de son art, avec une maîtrise et un talent incomparables, le grand cinéaste bengali a remodelé totalement le thème du réfugié. En tous cas, La Rivière Subarnarekha est avec L’Étoile cachée, le meilleur film de Ritwik Ghatak. Au sommet de son art, le grand cinéaste bengali a repris et remodelé son thème de prédilection, la question des réfugiés. Mais il y a les thèmes, les lieux (la rivière, barrière physique de la séparation, la ville), la musique (les chants écrits et composés par Rabindranath Tagore) et la recherche esthétique qui ont toujours animé le réalisateur au sommet de son art. Il dit : «Il faut se rendre à l’évidence, même si le choc est terrible. Le fait de ne plus faire confiance aux valeurs et au progrès humain constitue un véritable péché. Nous devons faire avancer la prochaine génération par tous les moyens, et même s’il le faut, par le mensonge. Un tel mensonge serait alors sacré.» On a le droit de ne pas être d’accord avec cette profession de foi stalinienne, elle est magnifiquement illustrée par ce film d’une beauté étonnante.