Intervista
Alors que Fellini tourne une adaptation à l'écran du roman de Kafka L’Amérique, des journalistes japonais viennent l’interviewer. C'est le prétexte à une évocation nostalgique de Cinecittà et de l'évolution du cinéma.
Le film nous livre un portrait amoureux et impitoyable du fellinisme, peuplé de rêves psychanalytiques, comme il se doit, d’éléphants, de grosses bonnes femmes, de danseurs, de plumes d’autruche. Et un salut nostalgique, poignant, à tous ces artisans, ces ouvriers, qui se rendent compte, comme dit Fellini, que le cinéma est mourant, que la télévision a gagné (…) Chapeau enfoncé sur les yeux, longue écharpe rouge, le maestro, défenseur intransigeant du vrai film de cinéma, a effectivement acquis une authenticité et une lucidité qui lui permettent aujourd’hui d’étaler les ressorts de sa créativité personnelle, sans médiations, sans faux-semblants, avec une sorte d’innocence: dans une longue auto-interview, précisément»
Marcelle Padovani, Le Nouvel Observateur