Restless
Bien qu’en phase terminale d’un cancer, la jeune et jolie Annabel Cotton est animée d’un amour profond de la vie et de la nature. De son côté, Enoch Brae a cessé d’avoir envie de faire partie du monde depuis que ses parents sont tragiquement morts dans un accident. Lorsque ces deux êtres à part se rencontrent à un enterrement, ils se découvrent d’étonnants points communs.
Restless met en scène des héros plus dandys qu'à l'habitude, à l'élégance vintage, fascinés par le dérisoire, le tragique de l'existence. Le garçon assiste compulsivement à des enterrements. La jeune fille se passionne pour les théories de Darwin sur la sélection naturelle... Mais cette part de détachement un peu poseuse, Gus Van Sant la met en scène comme la quintessence de la jeunesse. Et la maladie, comme une métaphore du temps qui file. Henry Hopper (fils et, on le jurerait, fantôme du regretté Dennis) et Mia Wasikowska (l'Alice de Tim Burton), diaphanes et ébouriffés, un peu androgynes, expriment par leur fragile perfection de porcelaine tout l'éphémère du monde.
Louis Guichard, Télérama