Le Feu follet
"Un homme, qui n'a plus goût en la vie, un homme anesthésié, en cure de désintoxication dans une clinique de Versailles. Un parfum vénéneux plane, la prescience d'une fin imminente. Dernière ivresse, dernière virée pour vérifier qu'il n'y a plus d'argent, plus de jeunesse, plus de séduction. L'itinéraire d'Alain Leroy le conduit de bars hier mythiques en visites chez des amis. Dérivant sur fond de bourgeoisie rêveuse, de tentation droitière (des amis infréquentables de l'OAS), de fêlure fitzgéraldienne, ce personnage velléitaire oppresse le coeur. Dandy qui se déteste de l'être, il souffre d'un mal romantique qui lui a fait entrevoir une vie puissante et phénoménale avant de l'en priver.
Impitoyable dans sa délicatesse, la mise en scène de Louis Malle filme son angoisse tout en soulignant la beauté des femmes, la majesté des jardins et des rues."
-Jacques Morice, Télérama