Patti Cake$
Patricia Dombrowski, alias Patti Cake$, alias Killa P, alias Dumbo, a 23 ans. Elle rêve de devenir une star du hip-hop. Dès qu’elle a du temps libre, elle écrit et rappe avec son ami pakistanais Hareesh. Mais dans la petite ville du New Jersey où elle vit, la réalité est loin d’être glamour : elle n’obtient que des engagements dans des bars miteux si bien qu’elle doit travailler comme serveuse afin de subvenir aux besoins de Nana, sa grand-mère qu’elle adore et Barb, sa mère, une chanteuse ratée et instable.
Un jour, elle rencontre Basterd, un noir anarchiste et fan de métal, dont elle tombe secrètement amoureuse. Elle décide de créer un groupe improbable avec lui, son meilleur ami ainsi que sa grand-mère. Ensemble, ils se mettent à la recherche d’un producteur…
PATTI CAKE$ qui a reçu une très longue ovation lors de sa projection à Cannes, décrit la quête de la gloire avec humour, une énergie brute et des beats inoubliables. Un film qui remonte le moral et réconcilie les générations !
Comme toutes les rivières, l'Hudson River a deux rives. Or il se trouve qu'on n'a pas les mêmes chances de réussite selon que l'on a vu le jour sur sa rive gauche, à New York, ou sur sa rive droite, dans l'état du New Jersey. Patricia Dombrowski, alias Killa P., alias Patti Cake$, surnommée Dumbo depuis l'école du fait de son obésité, n'est pas née du bon côté de l'Hudson River. Enchaînant les petits métiers, elle appartient à cette classe de la société américaine trop pauvre pour s'offir une assurance et donc à la merci du moindre souci de santé. Mais Patti a un rêve : inscrire son nom tout en haut du panthéon des chanteurs de rap !
Une fois de plus la Quinzaine des Réalisateurs s'intéresse à l'Amérique des déclassés, celle que l'on voit rarement dans les blockbusters et les comédies romantiques made in Hollywood ou Manhattan.
Le public cannois de la Quinzaine des Réalisateurs a réservé une très longue ovation debout à l'équipe de Patti cake$ venu présenter son film. A écouter les interventions des spectateurs, l'omniprésence du rap et du slam n'a pas empêché les plus âgés d'aimer le film. L'approche du monde du rap et sa présentation à travers les personnages a même permis à certains de comprendre pour la première fois l'esprit de cette musique. Le rap, ce ne sont pas seulement des machos bodybuildés entourés de bimbos et portant des montres en or d'un demi kilo ! Le rap, c'est aussi, et peut-être surtout, une manière d'embellir des vies pas très heureuses dans un quartier pas très agréable. En piétinant joyeusement les clichés, l'équipe de Patti Cake$, son réalisateur en tête, a peut-être fait beaucoup pour le rapprochement des générations.
Jean-Francois Lixon