Stars in my Crown
John Kenyon évoque son enfance passée dans le Tennessee, son adoption par le Pasteur Gray, les ravages d’une épidémie et les lynchages infligés au vieil homme noir qui l’accompagnait à la pêche…
Le film préféré de Jacques Tourneur, qui accepta de revoir ses conditions salariales à la baisse pour avoir la possibilité de tourner cette chronique douce-amère du Sud des Etats-Unis. «Déclaration d’amour à une Amérique proche du mythe, dans le mal comme dans le bien, ce film, bercé de cantiques, est un acte de foi (…). L’eau et le feu alternent leurs pouvoirs, comme la terre et l’air. La petite ville est paradis ou enfer, selon l’état d’âme de ceux qui l’habitent. La sagesse fervente de Tourneur illumine ce conte biblique où la finesse européenne rencontre l’énergie du Nouveau Monde »
Philippe Roger, Télérama
Ce grand « petit » film démarre comme un John Ford (tendance Judge Priest et Le soleil brille aussi) et continue sur une thématique personnelle et forte : la lutte du spirituel et du physique. Avec la présence surplombante du doute. Le fait que cette histoire, à première vue un « Americana » (« not the story of one man but the one of a whole community ») teinté de western, soit basé sur le récit de celui qui n’était alors qu’un enfant et est devenu un vieillard, donne à ce Stars in My Crown un éclat de fragilité. De plus dans ce récit, le vert paradis de l’enfance se révèle souvent cruel et dangereux, ce qui accentue encore le sentiment d’insécurité qui en émane.
Edouard Waintrop