Trois vies et une seule mort
Tantôt riche personnage qui aide un jeune couple, professeur en Sorbonne qui devient clochard ou maître d'hôtel, Marcello Mastroianni campe un personnage affecté par le syndrome de la multiplication de la personnalité. Pris dans le tourbillon de ce conte fantastique, Mastroianni vit trois vies et assume trois destins qui ne cesseront de s'entrecouper tout au long du film.
Dans ce beau film complexe, souvent surréaliste, Ruiz fait preuve d’un humour noir souverain, avec des couleurs felliniennes. La fin est à ne pas manquer…
Edouard Waintrop
Conteur compulsif, Raoul Ruiz nous embarque dans son cabinet surréaliste où tout n’est que trompe-l’œil, coq-à-l’âne et jeux de piste farfelus. Hilarant et poétique.
(...) Dans Trois vies et une seule mort, on visite ainsi Paris (ses cafés, sa Sorbonne, sa tour Eiffel…) et toutes sortes d’habitations (de la chambre de bonne mansardée au château). Rien de plus normal, à ceci près qu’on visite aussi une âme errante, douée de plusieurs vies. Ajoutons encore que le film semble adopter le point de vue d’un mort, et on comprendra que l’exploration tient moins du voyage organisé que du trip opiacé, grouillant de signes farfelus et fantasmagoriques. Une fois de plus, le musée visité est encyclopédique, il abrite les sept muses, des animaux et des humains, des vivants et des cadavres ambulants. Mais l’air qu’on y respire est résolument plus hilarant que d’habitude.
J. Morice, Les Inrockuptibles