AMY, THE GIRL BEHIND THE NAME
Amy Winehouse est morte à 27 ans, au pic de sa jeunesse, comme Brian Jones, Jimi Hendrix, Jim Morrison et Janis Joplin. La disparition de ces idoles rock, à la fin des années 1960, avait donné prise aux fantasmes et aux légendes les plus folles. Quarante ans plus tard, peu de zones d'ombre demeurent autour de la mort de la diva soul londonienne : les images pullulent et s'échangent à flux continu sur la Toile. La caméra suivait déjà la chanteuse bien avant ses premiers enregistrements, quand elle sortait de l'enfance et prenait des poses de princesse sexy pour chanter Happy Birthday à une copine. Elle ne l'a pas quittée, jusqu'au zoom final sur son cadavre roulé dans un drap, disséminé sur les écrans du monde entier.
Amy Winehouse est l'une des premières icônes filmées partout et par tout le monde, de sa naissance (ou presque) à sa mort au coeur de l'été 2011. En piochant dans ce foisonnement de séquences, le cinéaste britannique d'origine indienne Asif Kapadia tisse une chronique dérangeante et triste à pleurer, qui met en lumière, avec une crudité rare, la foire aux célébrités brûlant une jeune femme en peu d'années.
Laurent Rigoulet, Télérama