Huit femmes
Années 50. Dans une grande maison bourgeoise avec pour seule présence masculine un cadavre fraîchement poignardé, huit femmes, dont une meurtrière, se retrouvent coupées du monde, laissant éclater les suspicions, les rivalités, les crêpages de chignons et du reste, sans oublier de pousser la chansonnette.
La première réussite d'Ozon réside dans la réunion d'un casting de choc. Huit grandes comédiennes françaises ont accepté de tourner avec celui qui filma si magnifiquement Charlotte Rampling dans Sous le sable l'an dernier. Qui aurait refusé ? Personne... Sauf que pour Huit femmes, il fallait accepter de partager l'affiche. Catherine Deneuve, Isabelle Huppert, Emmanuelle Béart, Firmine Richard, Virgine Ledoyen, Fanny Ardant, Ludivine Sagnier et Danielle Darieux ont osé le pari, et n'auront pas à le regretter. (…) Une fois de plus, le cinéaste a fait mouche, grâce à ce subtil mélange très stylisé entre le film de genre, les clins d'yeux cinématographiques, la comédie musicale, l'humour décalé et le kitch. Comme le bon vin, François Ozon se bonifie en vieillissant, et livre un excellent cru 2002. Au cinéma français de maintenant reconnaître à sa juste valeur celui qui est devenu en cinq longs métrages un cinéaste incontournable.
François-Marie Lacaille