Witchfinder General
Autoproclamé «chasseur de sorcières en chef» à la faveur de la Guerre civile anglaise (1642-1651), l’avocat Matthew Hopkins s’enrichit en se spécialisant dans l’extorsion d’aveux. Basée sur des faits réels, cette fiction dénonce l’extrême brutalité des procès en sorcellerie intentés en Europe entre les 16e et 17e siècles.
Witchfinder General constitue une oeuvre à la fois majeure et inclassable du cinéma d’horreur anglais. Dans la lignée de Häxan (1922), il renverse radicalement la représentation de la sorcellerie au cinéma. Si le film est aussitôt salué par la critique spécialisée, il choque également le public anglais en raison de sa violence insoutenable. Même dans sa version tronquée par la censure, visionner l’oeuvre de Michael Reeves constitue une «expérience dégradante» selon ce qu’en rapporte le critique de cinéma Alan Benett, pour lequel le film est «l’un des plus perpétuellement sadiques et moralement pourris» qui fussent réalisés jusqu’alors (The Listener, 1968).