Chez Nous
Pauline, infirmière à domicile, entre Lens et Lille, s'occupe seule de ses deux enfants et de son père ancien métallurgiste. Dévouée et généreuse, tous ses patients l'aiment et comptent sur elle. Profitant de sa popularité, les dirigeants d'un parti extrémiste vont lui proposer d'être leur candidate aux prochaines municipales…
SEANCE A L'AUDITORIUM ARDITI
"Chez nous", c'est-à-dire en France et dans le Nord, cette région que les guerres et les révolutions industrielles ont bouleversée, plongeant dans le désarroi une population attachée à sa terre, ses traditions, ses valeurs.
Désarroi que semble ne pas connaître Pauline (Emilie Dequenne), infirmière à domicile qui se dévoue pour les autres. Elle est populaire dans sa ville, et c'est bien ce qui attire sur elle l'attention d'un parti d'extrême droite. Comment la fille d'un ancien métallurgiste militant de gauche (Patrick Descamps) peut-elle se laisser séduire au point d'être candidate d'un parti dont elle sait si peu ? C'est ce que Lucas Belvaux entend montrer.
Alors, oui, "Chez nous" est un film de parti pris, et on voit mal au nom de quel principe il conviendrait de lui en faire grief. Le point de vue tranché puise ses racines dans une terre que Lucas Belvaux et Jérôme Leroy, le coscénariste, ont fouillée, de même qu'ont été étudiés le vocabulaire et les attitudes des dirigeantes blondes qui ont servi de modèle au personnage interprété par Catherine Jacob. Si aucun film ne peut prétendre modifier les opinions, le cinéma est fait pour donner à s'interroger. En cela, "Chez nous" atteint ses objectifs.
Pascal Merigeau