La Fille aux allumettes
Iris, jeune ouvrière finlandaise, travaille dans une fabrique d'allumettes, où elle est exploitée par ses employeurs. Elle vit chez sa mère et son beau-père, couple sinistre. Iris cherche désespérément à se sortir de ce monde…
Précédé du court-métrage Rich Little Bitch (1987, 6')
Shadows in Paradise et Ariel constituent avec La Fille aux allumettes une «trilogie prolétarienne» à laquelle la critique internationale n'a pas été insensible. À l'évidence, Kaurismaki demeure tributaire de la longue tradition de réalisme psychologique du cinéma scandinave, mais sa démarche a ceci de neuf, qu'elle s'interdit toutes les facilités expressionnistes. On est parfois plus proche avec lui de Bresson que de Bergman. La brièveté (à peine plus d'une heure dix), l'économie de gestes et de paroles, le souci d'aller directement à l'essentiel et le refus absolu de dramatiser font que La Fille aux allumettes suscite une émotion qui prend à la gorge. Il est rare que le cinéma d'aujourd'hui parvienne à nous concerner d'une manière aussi intime.
Michel Perez