J’ai engagé un tueur
Parce que la compagnie qui I'emploie depuis quinze ans va être privatisée, parce qu'il est étranger (français à Londres) et qu'il n'a jamais eu de vrai statut, Henri Boulanger est licencié sans préavis. II veut en finir avec la vie…
Précédé du court-métrage Leningrad Cowboys: Those Were the Days (1992, 5')
Le sujet de J'ai engagé un tueur est mince. Mais Kaurismaki le renforce par son traitement. Notamment par l'utilisation des décors (ceux des docks et de l'East End, mais aussi des intérieurs accablés de volontaire platitude) qui génèrent un climat d'autant plus pesant que les cadrages, le plus souvent serrés, ne laissent aucune chance de s'en évader aux personnages paumés chers à I'auteur. Tout cela n'échappe à la désespérance que grâce à un humour constant, toutefois trop nourri de dérision pour générer un véritable optimisme. Aki Kaurismaki signe ainsi un film très personnel (…)
François Chevassu