Le Héros sacrilège
En 1187, le Japon connaît une ère de grands troubles. Le pays est déchiré par les luttes qui opposent les courtisans, les moines qui ont acquis un pouvoir immense et les pirates. Tadamori Taira est un chef de guerre qui méprise les gens de la cour qu’il effraie et les moines, qui ne doivent leur influence qu’à la superstition. Après une rude bataille qu’ils ont emportée, lui et son fils Kiyomori se présentent à la cour. Aucune récompense ne leur est accordée. Au contraire, ils sont déconsidérés. Connaissant la faiblesse des pouvoirs qui se disputent le pays, les Taira s’apprêtent à agir. Et ceci d’autant plus que Kiyomori apprend qu’il est peut être le fils caché de l’exempereur…
> La séance du samedi 12 novembre à 17h30 est présentée et suivie par une conférence de Jean Douchet
Ayant décidé d’adapter le best seller très long de Yoshikawa, Mizoguchi évite les problèmes en n’en retenant que la première partie. Ce qui lui permet d’insister sur la situation très particulière de Kiyomori, jeune homme avec deux pères possibles. Et donc deux identités, antagonistes qui plus est. Le Héros sacrilège est un des films de Mizoguchi dont le climax est quasi inoubliable : la scène ou Kiyomori frappe avec une flèche les palanquins sacrés. L’historien du cinéma et critique japonais Tadao Sato raconte que cette audace « sacrilège » fit peur à Mizoguchi, qui essaya de lui adjoindre des scènes pour affaiblir sa force. Heureusement il n’en fit rien.
Edouard Waintrop