Buffet froid
Tout commence quand Alphonse Tram, chômeur, rencontre un inconnu dans les couloirs déserts du R.E.R. Il le retrouve quelques temps plus tard assassiné avec son propre couteau. Dans la tour immense qu’il habite, il fait alors successivement connaissance d’un commissaire de police et de l’assassin de sa femme et se retrouve entraîné dans une série de meurtres plus surréalistes les uns que les autres.
Buffet froid est un peu au cinéma français ce que les pièces de Ionesco constituent au théâtre contemporain : un témoignage de liberté dans la narration et une noirceur au-delà du burlesque des situations, révélant une vision pessimiste de la communication et des rapports humains. Voir ou redécouvrir Buffet froid, c’est aussi ressusciter une époque où le moindre petit rôle était soigné par les scénaristes, qui n’hésitaient pas à recourir à des comédiens chevronnés. Bernard Blier, père du cinéaste, offre ici l’une de ses dernières grandes compositions en policier véreux. Jean Carmet n’est pas moins bon en tueur minable. Denise Gence, Jean Benguigui, Marco Perrin, Jean Rougerie, Liliane Rovere ou la lumineuse Geneviève Page complètent un casting jubilatoire.
Gérard Crespo, A voir, à lire