Monte là-dessus !
Harold (le fameux Harold Lloyd) est venu à Los Angeles pour faire fortune. Mais il stagne dans son job de petit vendeur. Il a une idée : proposer à son patron de faire de la publicité au magasin en faisant escalader la façade par un ami acrobate. Sauf que voilà : c'est lui qui va devoir s'y coller !
La réussite des multiples gags, qui s’enchaînent à un rythme fou, provient de deux éléments : d’abord, le décalage entre l’innocence présumée du héros et ses actes : sa façon par exemple de se cacher de son chef en s’abritant derrière une caisse, de lui déchirer sa veste en cherchant à couper un bout de tissu, de fuir un créancier en recroquevillant ses jambes pour les dissimuler derrière un manteau (le gag est splendide) ou de tendre un chien à une cliente alors que celle-ci a fait tomber son renard en fourrure. Mais le film doit aussi beaucoup au physique de son acteur et à son élasticité : parce que le muet ne pouvait avoir recours aux grands discours, l’action devait redoubler d’intensité. Et Harold Lloyd s’en est toujours donné à cœur joie : du papillonnement des yeux aux grands écarts, en passant par les sauts de grenouille et le moulinage de bras, aucune partie de son corps souple et dynamique ne reste immobile.
Ophélie Wiel, Critikat.com