Du rififi chez les hommes
Après cinq ans au placard, Tony, un gangster usé, revient sur le devant de la scène. Avec ses fidèles complices, ils projetent ensemble le cambriolage d'une fameuse bijouterie parisienne. Le plan semble parfait et tout se déroule comme prévu jusqu'à ce qu'une bande rivale ne soit avertie du plan de Tony et décident de se joindre aux réjouissances...
Le cinéaste Jules Dassin, exilé en France pour cause de maccarthysme, tourne, un an après Touchez pas au grisbi, l'autre film « noir » qui va révolutionner le genre en France. Contrairement à Jacques Becker, il décrit minutieusement le casse d'une bijouterie. De toute évidence, le cinéma de Jean-Pierre Melville (Le Cercle rouge et même Un flic) va naître de cette longue séquence, mise en scène avec rigueur et brio. Trente minutes parfaites, quasi muettes, dont l'intensité est renforcée par les bruits, les sons, les chocs, les souffles.
Dassin se parodiera joliment, en filmant, dix ans plus tard, le vol de la dague dans Topkapi. Jean Servais, bien oublié aujourd'hui, est au moins aussi bon que Gabin chez Becker. Et on garde un petit faible pour Magali Noël qui chante Le Rififi, sur une musique de Georges Auric.
Pierre Murat, Télérama