Giordano Bruno

Après Sacco et Vanzetti, l’ancien acteur Giuliano Montaldo tourne ce nouveau film engagé, sous la forme d’un biopic aux résonnances contemporaines. Si l’on découvre peu de la chair et des concepts de la philosophie de l’illustre Italien, on en devine pas moins le plaidoyer contre l’obscurantisme. Vittorio Storaro apporte sa connaissance des arts de l’époque, et associe au dynamisme de l’action un picturalisme édifiant qui cite les grands maîtres. Ainsi, on peut à la fois y voir le figement d’un être subversif dans une image fixe (l’idée que l’État se fait de lui), et la sanctification par l’art d’un hérétique (le regard rétrospectif sur cette victime expiatoire). Dans tous les cas, le film sort renforcé de tels partis pris esthétiques. Notons par ailleurs que le grand Gian Maria Volonté trouve là l’un de ses plus beaux rôles, ce qui n’est pas peu dire.  Festival International du Film d'Amiens