A girl walks home alone at night (attention changement de salle)
Bad City : une ville déserte, où la population paraît partagée entre les dealers, les prostituées et les clients...
Une jeune femme y dévore les hommes, tous sauf un: un jeune iranien, un inadapté qui subit un peu le monde autour de lui, qui essaye de se créer une meilleure vie tout en restant du "bon" coté de la ligne à ne pas franchir. En ne la franchissant pas, il gagne la sympathie (l'amour ?) de la jeune vampire...
Exceptionnellement, la projection aura lieu aux Salons (rue Jean-F. Bartholoni 6, 1204 Genève)
Etrange, sombre et pourtant éclatant d’énergie, d’une puissance séductrice indéniable, A Girl Walks Home Alone At Night insuffle un air frais et revigorant en cette rentrée cinématographique.
Premier long-métrage de la réalisatrice et scénariste Ana Lily Amirpour, A Girl Walks Home Alone At Night est une œuvre atypique, aux partis pris audacieux, qui ne pourra laisser indifférent quiconque s’aventurera à sa rencontre dans les salles obscures.
D’une esthétique très étudiée, l’image anamorphique monochrome du film, aux noirs profonds et aux contours frémissants - et ce grâce au travail remarquable du directeur de la photographie Lyle Vincent -, participe à la création de cette ville fictive et à première vue déserte dans laquelle se déroule l’action, Bad City, où les cadavres s’amoncèlent et où les vivants ont des allures fantomatiques. Etirant les espaces, sculptant les visages et donnant une légère touche expressionniste à l’ensemble, le travail de l’image permet au spectateur de rentrer dans une autre dimension, fantastique et inquiétante, pour une excursion singulière au rythme des pas d’une jeune femme, seule dans la nuit.
(...) A Girl Walks Home Alone At Night est de ces œuvres qui prennent des risques et flirte ainsi effrontément avec une multitude de genres : du thriller à la romance, en passant par le fantastique et le western. Sous des dehors aussi variés, le film fait preuve d’une véritable maîtrise scénaristique qui lui évite l’écueil de se perdre dans ses références, de se noyer sous les stéréotypes. Le premier long d’Ana Lily Amirpour est une œuvre riche et ambitieuse qui joue précisément avec les codes et possède un aspect transgressif tout à fait captivant.
(...) A Girl Walks Home Alone At Night nous entraîne ainsi dans un univers parfois déconcertant et inquiétant, mais souvent fascinant, d’une étrange beauté dont on ne peut détourner le regard.
Marianne Renaud, Avoir-aLire