
LE VOYEUR
LE VOYEUR de Michael Powell (1960) - Cinéclub NOCTURAMA vendredi 28 mars à 21H00 ! Version restaurée 4K !
Jeune technicien d’un studio de cinéma londonien, Mark Lewis souffre d’un déséquilibre mental dû à l’éducation de son père, un psychologue réputé. Ce dernier, en effet, a expérimenté sur son fils l’apprentissage de la peur. Mark en a gardé une fascination morbide pour le masque de la frayeur. Sa caméra munie d’une lame lui permet d’égorger ses victimes tout en filmant leur agonie.
« J’ai toujours pensé qu’avec Le Voyeur et Huit et demi de Fellini, tout ce qu’on pouvait dire sur le cinéma était dit, sur le processus cinématographique, sur son objectivité et sa subjectivité et sur la confusion qui règne entre les deux. »
-Martin Scorsese
Sorti la même année que Psychose, Le Voyeur est le premier long métrage de Powell réalisé sans la collaboration d'Emeric Pressburger, mais marque aussi le déclin de sa carrière après le scandale suscité par le film. Jugé choquant et malsain à l'époque, – c'est l'un des premiers à parler des snuff movies – il met en scène un caméraman obsédé par la captation de la mort sur pellicule. Véritable méditation sur la magie de la caméra et la toute-puissance de l'artiste, il brille par sa construction en abîme aux allures de vertige visuel, qui bascule de la pathologie à l'illusion.
Ce brillant formaliste qu'est Michael Powell dévoile d'un coup ses obsessions érotiques les plus morbides, dans un chatoiement de formes et de couleurs, et avec une précision qui laisse pantoise la censure britannique. Métaphore évidente du cinéma sur son versant le plus glauque, Le Voyeur s'inspire de M le Maudit pour l'étude clinique d'un criminel. Mais celui de Powell a été littéralement dressé pour tuer...
-La Cinémathèque française