GOLDEN EIGHTIES
GOLDEN EIGHTIES de Chantal Akerman (1986) - Les Classiques samedi 22 février à 20H30 & dimanche 23 février à 17H30 - Version restaurée 4K !
Dans une galerie marchande, entre le salon de coiffure de Lili, la boutique de prêt à porter de la famille Schwartz et le bistrot de Sylvie, les employés et les clients se croisent, se rencontrent et rêvent d’amours, amours compromis, épistolaires ou impossibles. Ils en parlent, le chantent et le dansent, ponctué par les chœurs des shampouineuses.
---
« D’abord l’envie de faire une comédie. Une comédie sur l’amour... et le commerce. Burlesque ; tendre, frénétique. Une comédie où les personnages parleraient vite, se déplaceraient vite et sans cesse, mus par le désir, les regrets, les sentiments et la cupidité ; se croiseraient sans se voir, se verraient sans pouvoir s’atteindre, se perdraient – sans que nous les perdions de vue – pour se retrouver enfin...
Où au fur et à mesure du déroulement du film, les intrigues se resserreront, se précipiteront alors que les sentiments s’exacerberont, que les déplacements de nos personnages se feront de plus en plus rapides...
Ce sera alors comme une machine folle qui s’emballe qui s’emballe... pour soudain retrouver son calme dans la dernière image, où pour la première fois on apercevrait enfin, dans la lumière du soleil couchant, le “monde extérieur”, l’autre vie. »
-Chantal Akerman
---
Chantal Akerman nait à Bruxelles le 6 juin 1950. À 15 ans, elle découvre par hasard Pierrot le Fou de Jean-Luc Godard qui lui donne l’envie de faire du cinéma. Elle entre à l’INSAS en 1967 qu’elle quitte aussitôt, rejetant le cadre rigide de l’école et réalise l’année suivante son premier court-métrage, Saute ma ville, première expression d’un cinéma libre et radical. Akerman s’installe à New York en 1973 où elle découvre le cinéma expérimental de Jonas Mekas, Michael Snow et de Stan Brakhage qui influence les films qu’elle tourne sur place : La Chambre ou Hôtel Monterey. À son retour en Belgique, elle réalise Je, tu, il, elle puis réunit les financements nécessaires, grâce au concours de son actrice Delphine Seyrig, pour produire Jeanne Dielman, 23, Quai du Commerce, 1080 Bruxelles (1975). Ce quasi huis-clos suivant le quotidien d’une femme au foyer est considéré comme une des œuvres les plus influentes de la modernité cinématographique et pièce essentielle d’un cinéma féministe. Le film la propulse à 25 ans parmi les francs-tireurs de sa génération avec Rainer Werner Fassbinder et Philippe Garrel. Artiste infatigable, Akerman trace sa route librement en explosant les frontières narratives et géographiques pour vagabonder entre les genres, avec comme constante la mélancolie, le trauma personnel ou l’angoisse du monde contemporain. Elle touche ainsi au road-movie (Les rendez-vous d’Anna, 1977), au film choral (Toute une nuit, 1982), à la comédie musicale (Golden Eighties, 1986) ou à l’adaptation littéraire (La Captive, 2000). Son oeuvre documentaire navigue dans le monde entier, allant des États-Unis (Sudet De l’autre côté, 1999 et 2002) à l’Europe (D’Est, 1993) jusqu’en Israël (Là-bas, 2006) et creuse une veine intimiste (de News from Home en 1977 jusqu’à son dernier film No Home Movie). Chantal Akerman met fin à ses jours en 2015. Elle demeure une influence inestimable pour des cinéastes tels que Gus Van Sant, Tsai Ming-Liang, Claire Denis, Todd Haynes, Kelly Reichardt ou Apichatpong Weerasethakul.
---
Tarif plein : CHF 10.-