Michael Cimino, L'âge D'or
Le météore Michael Cimino a traversé le ciel de la planète cinéma en y laissant des traces marquées au fer rouge. Notamment celui de l’excellence. Justement ce que nous avons choisi de mettre en avant.
C’est avec Clint Eastwood que Cimino se lance dans la réalisation et signe Le Canardeur (Thunderbolt and Lightfoot), en 1974. Un premier film, polar percutant.
Le Canardeur connaît un certain succès qui permettra à son auteur de se lancer dans un second projet autrement plus ambitieux, Voyage au bout de l'enfer (The Deer Hunter, 1978). Une fresque immense sur la guerre du Vietnam, dont la sortie précède de quelques mois celle du gigantesque Apocalypse Now, de Francis Ford Coppola.
Avec The Deer Hunter, Cimino connaît la consécration de nombreux prix et défonce les portes de Hollywood. Tout lui est offert et il se permet tout. La United Artist lui laisse le contrôle total et met toute sa puissance de feu dans un projet pharaonique : Les Portes du Paradis (Heaven's gate). Cimino fait exploser les budgets et lâche la bride à son imagination. Ce sera son chant du cygne, son «Titanic» plonge dans les profondeurs et coule dans les abysses du box office. Le fiasco est retentissant au point de faire vaciller la United Artist. 1980, Michael Cimino est banni, les «portes du Paradis» se ferment sur son nez et le renvoient au bout de l’enfer.
Cinq ans plus tard, grâce à Dino De Laurentiis, Cimino retrouve les plateaux pour adapter un roman de Robert Daley, L'Année du Dragon (Year of the Dragon). Une œuvre controversée, un polar violent emmené par un Mickey Rourke qui incarne un flic de la même trempe du Harry Callahan de Clint Eastwood, mais en plus désespéré.
En 2012, une version restaurée, Director’s Cut des Portes du Paradis est présentée au Festival de Venise. Le film est encensé par la critique, en dépit de sa longueur (225’) et se retrouve «Chef d’œuvre absolu» !
La huitre qui le tenait enfermé au fin fond de l’océan de l’oubli, a recraché la perle que nous vous présentons aujourd’hui.