La Belle de Gaza
Yolande Zauberman : "Si je suis dans le secret pendant que je tourne mes films, c’est sans doute parce que je procède de façon instinctive. Même les gens avec qui je travaille, je ne leur dis pas grand-chose. Mais j’ai dans la tête ce que je cherche et, comme en amour, j’ai le sentiment que si je formule les choses, elles vont s’évaporer. Je commence toujours par balbutier des questions qu’un bébé poserait s’il avait la parole. Je cherche le seul endroit où je peux me placer. Pour moi, filmer est un acte amoureux. C’est aussi une danse. C’est la rencontre entre quelque chose de très ancien, certaines obsessions, et quelque chose qui s’improvise et dont il faut suivre le rythme. Je lisais récemment un texte sur Spinoza qui explique qu’on est tous faits de boue et dans cette boue, il y a une lumière – une idée vraie qui relève du miracle. Il ne croit ni aux forts ni aux faibles, juste à celui qui suit cette idée vraie."