Avant-première La Rivière de Dominique Marchais
Avant-première mercredi 6 mars à 19H30 en partenariat avec Le Courrier, suivie d'une discussion avec Georges Descombes, architecte-paysagiste et grand artisan de la renaturation de la rivière Aire, dans le canton de Genève et deux journalistes du Courrier, Philippe Bach, rédacteur en chef du Courrier et Mathieu Loewer, critique cinéma. L’occasion d’identifier les enjeux écologiques au niveau local et de vous en dire plus sur la naissance très prochaine, d’une nouvelle page entièrement dédiée à l’écologie.
Entre Pyrénées et Atlantique coulent des rivières puissantes qu’on appelle les gaves.
Les champs de maïs les assoiffent, les barrages bloquent la circulation du saumon. L’activité humaine bouleverse le cycle de l’eau et la biodiversité de la rivière.
Des hommes et des femmes tendent leur regard curieux et amoureux vers ce monde fascinant fait de beauté et de désastre.
---
"Film radicalement écologique, il arpente les cours d’eau du Béarn en compagnie de ceux qui, chacun à leur façon, observent et protègent une nature bouleversée par l’activité humaine. Dominique Marchais (après Le Temps des grâces, La Ligne de partage des eaux et Nul homme n’est une île) invente des façons de regarder son insaisissable sujet, par l’intermédiaire du regard de ceux qui, à leurs façons précises, l’observent et s’en occupent. Elles correspondent aux formes potentielles, successives, d’un cinéma radicalement écologique : le ramassage, le tri, l’inventaire, la promenade commentée, le prélèvement raisonné, la pêche, la dissection et sa microscopie (une poétique de «l’otholite», cette biographie miniature dans l’oreille interne des saumons), la récolte (une érotique de la cueillette du maïs Grand Roux), la randonnée, le gravissement. A chaque fois, forme de toutes les formes, la libre conversation, l’entretien, une écologie de la parole. Enfin, l’ultime dispositif, celui du naturaliste (Pierre-Yves Gourvil) qui, pour répertorier les insectes en présence, tend dans l’obscurité une grande toile blanche laissant passer la lumière d’une lampe, pour attirer les papillons dans le visible, les faire se montrer sans les blesser. Dans toutes les images de lui-même que le cinéma a produites ou rencontrées, on a rarement fait plus simple et plus beau. Il fallait pour cela qu’il aille avec ses bottes traîner au bord du gave la nuit."
—Luc Chessel, Libération