Le Cinéma des Aîné-e-s

Chères spectatrices, chers spectateurs,

« La musique donne une âme à nos cœurs et des ailes à la pensée », estimait Platon. Ce nouveau cycle du Cinéma des Aîné-e-s tombe à pic pour vérifier le bien-fondé de cet avis. D’abord avec Divertimento, de Marie-castille Mention-Schaar, dans lequel la talentueuse Oulaya Amamra interprète avec un mimétisme sidérant la célèbre cheffe d’orchestre Zahia Ziouani. Elle donne corps à la belle trajectoire d’une jeune passionnée, issue des banlieues, qui décide de créer un orchestre et de le diriger. Une histoire vraie, magique et bouleversante. Musique encore, avec Maestro(s), de Bruno Chiche. Père et fils, Pierre Arditi et Yvan Attal, tous deux chefs d’orchestre, mènent à coups de baguettes une sorte de duel psychologique, dont on ne connaîtra l’issue qu’au bout d’une succession de rebondissements. La vérité est-elle toujours bonne à dire ? Pas sûr…  Dans Last Dance, de Delphine Lehericey, la grande chorégraphe La Ribot tente de transformer Germain, retraité contemplatif soudainement veuf (François Berléant, fantastique), en danseur contemporain. Tandis qu’il s’emploie à honorer une promesse à sa femme décédée, sa famille s’immisce dans son quotidien, pensant qu’il perd la tête. Le film, Prix du Public au dernier Festival de Locarno, est drôle, émouvant et fort bien enlevé. Une comédie tendre. Dans Un Homme heureux, de Tristan Séguéla, Fabrice Lucchini est confronté à ce qui ressemble à son pire cauchemar. Tandis qu’il est en pleine campagne pour se faire réélire au poste de maire, sa femme (Catherine Frot, merveilleuse) lui annonce qu’en fond, elle est un homme et qu’elle a décidé de faire son coming out… Malaise… Sacré dilemme aussi dans le dernier rendez-vous de cette série, avec Sage-Homme, de Jennifer Devoldere. Léopold, qui rate ses études de médecine, opte pour le métier de sage-femme. Il n’ose pas le dire à son entourage… Etoile montante du cinéma français, Melvin Boomer, qui avait brillé dans la série vue sur Arte, Le Monde de demain, décline son talent, porté par une Karin Viard à ses sommets. L’émotion est au rendez-vous. Ne le manquez pas !

Alfio Di Guardo, Les Cinémas du Grütli