Cinéma des Aînés
Chère spectatrice, cher spectateur, une nouvelle année commence. Elle aussi, comme celle qui vient de s’achever, est placée sous le joug de la pandémie. Une menace qui a changé nos vies, qui a décuplé nos envies… tout en les rendant plus simples, plus essentielles. Envie de rencontres, besoin de se retrouver ensemble, d’échanger, de partager. Le Cinéma des aînés se propose comme une occasion idéale de satisfaire ces envies. N’hésitez pas à la saisir !
Dans On est fait pour s’entendre, Pascal Elbé traite un sujet grave avec humour : la surdité. Cet handicap pernicieux qui se développe avec sournoiserie. Il prend par surprise, vous isole et vous propulse dans un monde ouaté qui vous coupe des autres et fausse les échanges. Source de quiproquos amusants ou parfois, de malentendus fâcheux, il est ici le carburant d’une comédie pimentée avec bonheur. Les fans de Céline Dion seront heureux de la retrouver dans son clone de cinéma, Aline. Valérie Lemercier, dans une forme olympique, signe peut-être un faux biopic mais dans tous les cas, un film formidable. On retrouve ensuite un beau duo, Nathalie Baye et Lyna Khoudri dans Haute Couture. Sylvie Chayon tisse une touchante histoire de transmission dans l’univers de la Maison Dior. Mais ce qui l’intéresse vraiment, ce sont les rapports humains et, à travers la rencontre entre une femme au bord de la retraite et une jeune banlieusarde, la réalisatrice signe un conte de fée moderne, juste et fort. Pas facile de s’attaquer à Balzac. Un monument a priori inaccessible, que Xavier Giannoli gravit avec hardiesse, emmenant avec lui une cohorte de talents, Benjamin Voisin, Cécile de France, Vincent Lacoste, Xavier Dolan, Gérard Depardieu, Jeanne Balibar… Illusions perdues est donc une vraie réussite qui tient toutes ses promesses. Et enfin, dernier film du premier cycle de l’année, Tendre et saignant. Une savoureuse comédie dont la recette remonte aux origines du cinéma : l’attirance des contraires. Ce faisant, Christopher Thompson, réalise une romance enlevée, tendre et intelligente, doublée d’un bel hommage à la passion. Vive la vie, vive le cinéma !
Alfio Di Guardo,
Les Cinémas du Grütli