Le Cinéma des Aînés
Après tous ces longs mois de disette, d’interruption due à la plus grande crise sanitaire de l’histoire récente, le Cinéma des Aînés retrouve le grand écran. Nous sommes heureux ! Et c’est un euphémisme, car nous l’avouons franchement, les rendez-vous des lundis après-midi nous ont manqué. Bienvenue, donc !
Ce nouveau cycle commence avec un vrai bonheur de film, Antoinette dans les Cévennes. Avec son âne Patrick, la merveilleuse Laure Calamy (justement récompensée du César de la Meilleure Actrice pour cette interprétation), nous emmène dans un voyage inénarrable et désopilant. Un film qui fait du bien, vraiment. Avec Adieu les cons, Albert Dupontel, au sommet de sa forme, nous invite à une course emballante en compagnie d’une Virginie Efira plus bouleversante que jamais. En lançant trois «Pieds Nickelés» dans une quête apparemment insensée, Dupontel signe une critique savoureuse de nos sociétés actuelles. Adieu les cons a reçu une pluie de Césars, dont ceux du Meilleur Film et du Meilleur Réalisateur. Qui dit mieux ? La famille est au centre du film Le Discours. Son héros, Adrien, pétri d’angoisses et de ressentiments, est coincé dans un dîner de famille durant lequel son futur beau-frère lui demande de prononcer un discours lors de la cérémonie de mariage. En proie à un chagrin d’amour, Adrien plonge dans la panique. C'est une confirmation. Benjamin Lavernhe, de la Comédie Française, sera à coup sûr la nouvelle star du cinéma français. Habitué à des seconds rôles, il tient enfin le haut de l’affiche dans un rôle qui lui permet d’exceller dans de nombreux registres. A ses côtés, la trop rare Sara Giraudeau, confondante à souhait. Au tour d’Envole-moi. Christophe Barratier, qui avait enchanté avec Les Choristes, retrouve le cinéma avec une émouvante histoire d’amitié entre un adolescent malade et un jeune homme écervelé. Une fable pleine d’humanité qui s’inscrit dans la lignée d’Intouchables, emmenée par deux acteurs dont on se réjouit de suivre la trajectoire. En effet, sous la houlette bienveillante de Gérard Lanvin, Victor Belmondo (le petit-fils de…) et Yoann Eloundou crèvent l’écran. Ultime rendez-vous de cycle de reprise, Eiffel. Une belle histoire d’amour enfin, celle de Gustave Eiffel et d’Adrienne Bourgès. En s’inspirant librement de la vie du créateur de la Tour Eiffel, Martin Bourboulon mise sur Romain Duris et Emma Mackey dans les rôles principaux. Il n’a pas tort, car ils éclairent de leurs talents une phase cachée de la conception d’un monument qui allait changer la face du monde. Pour toujours. Vive le cinéma et bienvenue chez nous !
Alfio Di Guardo, Les Cinémas du Grütli