This Is Not A Film

 En décembre 2010, les autorités iraniennes ont condamné Jafar Panahi à six ans d'emprisonnement et vingt ans d'interdiction de faire des films, d'avoir des activités politiques, de voyager ou de donner des interviews. Son crime ? Il a participé aux manifestations qui ont suivi la réélection controversée d'Ahmadinejad en 2009, assisté à la cérémonie organisée en mémoire d'une jeune manifestante tuée...

"Ceci n'est pas un film" (mai un témoignage de ce que l'on  peut faire avec le cinéma dans un pays ou  l'on empêche de faire du cinéma). Un samizdat de l'infosphère pour rappeler qu'on peut museler un homme mais pas son esprit. Et tourner en bourrique les censeurs interdisant de filmer alors que la moitié de l'humanité trimballe une caméra dans sa poche. Ce brûlot s'avère brillant, intelligent et courageux. Il faut se réjouir que l'art résiste, que "Ceci n'est pas un film" sorti d'Iran sur un clé USB cachée dans un gâteau, soit montré dans les festivals (Canne, FIFF) et projeté en salle. On attend l'appel de Jafar Panahi : "Nos difficultés se transforment en richesse. On peut résoudre les problèmes faits au cinéma par le cinéma" Mais, au delà de l'effort de résistance, il faut déplorer qu'un grand cinéaste soit réduit à faire des homes movies.

AU générique de fin de ce non-film dédié aux cinéastes iraniens, les auteurs remercient "..." et "..."  Le combat ne fait que commencer.