Cycle John Boorman
Point Blank, Deliverance, Zardoz, Excalibur… La carrière de John Boorman est ponctuée de titres incontournables. Ce voyage à travers les genres (film policier, film de guerre, néo western, science-fiction, cape et épée, film d’horreur) cache en réalité une radioscopie de la société de son époque, une quête des failles de l’âme humaine. John Boorman n’a pas son pareil pour dépeindre la réalité la plus brute, avec un sens du rythme et de l’image éblouissant.
Comme ses contemporains, John Schlesinger, Ken Russell, John Boorman, né en 1933, a fait ses premières armes derrière une caméra de la BBC. Auparavant, après une éducation chez les Jésuites, il avait été critique de cinéma pour un magazine féminin, et à la radio. A la BBC, donc, après la phase «montage», il s’impose en produisant une série de portraits documentaires (une lycéenne, un homme d’affaires, un savant). Il signe son premier film, Catch us if you can, en 1965.
Sa rencontre avec Lee Marvin lui ouvre les portes d’Hollywood et il y dirige son second long métrage : Point Blank ( "Le Point de non retour", 1967). Ensuite, c’est la voie royale… Dans Hope and Glory (1987), il évoque une partie de son enfance, le titre français du film, « La guerre à sept ans », est des plus évocateurs. Queen & Country s’inscrit dans cette lignée : la veine autobiographique d’un « tough guy » du cinéma qui, l’âge aidant, témoigne d’une délicatesse à toute épreuve, exempte de mélancolie mais pas de poésie.